Happycratie

Happycratie : Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vie. De Edgar Cabanas et Eva Illouz.

« Les marchands de bonheur prétendent agir pour notre bien. Nous ne devons pas les écouter, ou nous nous perdrons dans une vaine obsession de nous-mêmes« .

 » La publicité est fondée sur une chose, et une seule : le bonheur. […] Mais qu’est-ce que le bonheur ? Le bonheur, c’est ce moment qui précède celui où vous aurez besoin de plus de bonheur encore« .  Don Draper,  Mad Men

Ce livre envisage l’évolution du rapport au bonheur comme une industrie rémunératrice, orchestrée par la psychologie positive, qui crée autant qu’elle plonge ses racines dans une « légitimité scientifique » toute nouvelle. Il éclaire d’une nouvelle compréhension l’omniprésence actuelle du discours « new-age » au travers de la psychologie positive. Et permet d’envisager récupérer une part de réalité que l’on nous soustrait.

Pourquoi parler de ce livre sur ce blog ? J’ai eu envie d’en partager quelques idées, et quelques extraits, car je suis surprise par le nombre de personnes, qui se maltraitent sans même s’en apercevoir, par leur exigence de vivre l’exigence de bonheur qu’on leur vend. Qui se fracassent psychiquement en voulant absolument être « zen », tout le temps et avec « tout le monde »….. même si cela leur demande de refouler toute émotion jugée comme « négative »… tristesse, colère, agacement, etc….

J’ai décidé de partager ici ma lecture d’Happycratie, quand j’ai entendu, il y a deux semaines, une maman pleurer de culpabilité en nous racontant qu’elle ressentait de la colère envers son enfant, qui avait fait une bétise. Pour elle, elle DEVAIT NE PAS RESSENTIR CETTE COLERE pour être adéquate à la propre image qu’elle avait de la femme et de la mère zen…..

J’étais là par hasard et n’avais pas vocation à accompagner cette personne. Aussi, j’ai juste dit que selon moi, s’imposer l’omniprésence d’une « zenitude » mentale, était à mon avis une maltraitance intense, que l’on se faisait à soi-même. Que si sa colère avait émergé à ce moment-là, elle était légitime et qu’elle nécessitait d’être entendue, pour ne pas générer une forme de violence dans quelques temps.

Elle m’a regardé de façon étonnée et est restée en silence. Je ne sais pas si elle m’a entendue, mais j’espère qu’elle retrouvera la fluidité intérieure de son flux émotionnel naturel.

Les émotions font partie du vivant en nous. Si on refoule systématiquement la colère, la tristesse, … la joie ne peut pas s’exprimer non plus. Dommage non ?

Dans le bouddhisme, comme dans la Médecine Chinoise Traditionnelle, et contrairement à ce que beaucoup d’occidentaux croient, les émotions ne sont pas refoulées….car elles sont considérées à la fois comme l’expression du ki, et une source d’information précieuse. Il me semble aussi insensé de vouloir supprimer les émotions négatives qu’il le serait de vouloir supprimer le pôle négatif d’un aimant….. cela ne serait plus un aimant, mais un simple bout de matière.

Pas même la colère dans le bouddhisme. L’esprit est complexe et il est « éduqué »…. et un jour la colère n’apparait plus, car la compréhension se fait sur un autre plan, et la colère n’est plus nécessaire pour signifier ce qu’elle a à signifier… Mais l’information qu’elle apportait est tout de même là

La pensée de Marshall Rosemberg, psychiatre de son état, créateur de la Communication Non Violente, arrive à la même conclusion vis à vis de la colère que le bouddhisme. Et il est peut être plus facile à comprendre que le Daila-Lama pour notre pensée occidentale 😉 Lisons-en quelques phrases significatives :

« Lorsque j’y suis relié [a mes besoins], j’éprouve des sentiments très forts, mais jamais la colere. La colère résulte de pensées qui me coupent de la vie, qui me coupent de mes besoins. Ma colère m’indique que j’ai choisi d’utiliser mon mental pour justifier que l’autre a tort et que je ne suis plus relié a mes besoins.
Mes bes
oins sont vraiment le déclencheur de ce qu’il se passe en moi, de la colère que je ressens maintenant. Mais je ne suis pas conscient de ce dont j’ai besoin car mon attention est concentrée sur ce que l’autre a fait de mal. Là encore, si je me relie au besoin de l’autre, je ne ressentirais jamais la colère.
Je n’ai pas a la réprimer non plus : je ne la ressentirais tout simplement pas »
.

Marshall B. Rosenberg. Les ressources insoupçonnées de la colère. p.50

Ce n’est pas de ressentir de la colère qui est violent, c’est de ne pas savoir l’accueillir, c’est refuser d’entendre l’information qu’elle donne, et de fait, ne pas savoir, ni pouvoir communiquer à ce propos à la bonne personne, au bon moment, dans une forme recevable.

C’est la confusion quasi systématique qu’une grande majorité font entre émotion de colère et comportement violent qui génère habituellement ce rejet de la colère. Or, on peut apprendre à exprimer une colère légitime, d’une autre façon que par un comportement violent. Il est tout a fait possible d’apprivoiser sa force salvatrice.

Pour en revenir à l’ouvrage Happycratie : Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, de Edgar Cabanas et Eva Illouz, comme d’habitude, vous trouverez ci dessous la 4ème de couverture, la table des matières et quelques extraits.

Le bonheur se construirait, s’enseignerait et s’apprendrait : telle est l’idée à laquelle la psychologie positive prétend conférer une légitimité scientifique. Il suffirait d’écouter les experts et d’appliquer leurs techniques pour devenir heureux. L’industrie du bonheur, qui brasse des milliards d’euros, affirme ainsi pouvoir façonner les individus en créatures capables de faire obstruction aux sentiments négatifs, de tirer le meilleur parti d’elles mêmes en maîtrisant leurs désirs improductifs et leurs pensées défaitistes.

Mais n’aurions nous pas affaire ici à une autre ruse destinée à nous convaincre que la richesse et la pauvreté, le succès et l’échec, la santé et la maladie, sont de notre seule responsabilité ? Et si ladite science du bonheur élargissait le champ de la consommation à notre intériorité, faisant des émotions des marchandises comme les autres ?

Edgar Cabanne et Eva Illouz reconstituent ici avec brio, les origines de cette nouvelle « science » et explorent les implications d’un des phénomènes les plus captivants et inquiétants de ce début de siècle.

4ème de couverture

Sommaire

  • Introduction
  • Les experts veillent sur vous
    • Les années où Sellyman rêvait positivement
    • Un monument coûteux
    • Une alliance annoncée
    • Make Psychologie Great Again
    •  Les experts savent mieux que nous
    • Un bien évident et mesurable
    • un thermomètre affectif
    • Happy-technocratie
  • Raviver l’individualisme
    • Bonheur et néolibéralisme
    • Psychologie positive et individualisme
    • La solution des 40%
    • Le retrait dans la citadelle intérieure
    • Pleine conscience, Inc.
    • Le bonheur : le retour en force de l’individualisme
    • Eduquer au bonheur
    • Et l’élève heureux advint
  • La positivité à l’oeuvre
    • L’antichambre des organisations heureuses
    • Une « pyramide des besoins » renversée, ou comment le bonheur est désormais la condition préalable au succès
    • Le capital psychologique de bonheur
    • Le comportement organisationnel positif
    • Une flexibilité permanente
    • L’autonomie, l’autre paradoxe
    • La condition sine qua non
  • Ego heureux à vendre
    •  « Gérez » vos émotions !
    • Faire du bonheur une habitude
    • Mettez l' »app » au coeur de votre bonheur
    • Soyez vous mêmes !
    • L’authenticité, trait de la personnalité
    • Authenticité 2.0
    •  Et épanouissons-vous !
    • Un nouveau type d' »happycondriaques » des individus ne cessant plus de se façonner et de s’ausculter
    • Devenez votre meilleur moi possible et imaginable
    • Des entrepreneurs épanouis
  • Le bonheur, nouvelle norme
    •  Reconsidérer l’individu moyen
    • Une distinction fallacieuse
    • Restez résilient et surtout ne vous inquiétez pas
    • Une souffrance rendue inutile
  • Conclusion

Extrait
p44-45

« Il ne suffisait pas, pour construire des personnalités et des comportements « normaux », « appropriés » et prompts à s’adapter, de traiter un état perturbé et d’apprendre à reproduire des stratégies permettant de faire face aux difficultés quotidiennes. Les gens n’avaient pas seulement  besoin d’être plus heureux lorsque les choses allaient mal : ce besoin-là, il l’éprouvaient aussi, et plus encore, lorsque tout allait bien. La psychologie classique se devait donc d’assumer un rôle fondamentalement inédit pour elle : elle ne devait plus se contenter de remédier à la souffrance; elle devait maximiser les potentiels de l’individualité« .

« La stratégie, de fait fonctionna parfaitement. Le sentiment qu’il était nécessaire d’adopter fermement une conception plus positive des choses se propagea non seulement dans la champ de la psychologique mais aussi dans le champ académique tout entier[…] Notons cependant que ni Seligman ni nombre d’autres psychologues qui sont à l’origine de ce succès n’étaient de simples intellectuels ou spécialistes de ces questions : ils occupaient déjà des postes importants à l’université et au sein de l’appareil d’Etat, dans de puissantes agences et institutions gouvernementales. Le développement sans précédent de ce nouveau champ ainsi que les alliances si décisives conclues par ses protagonistes au fil de son expansion – une fois la présidence de l’APA acquise par Seligman – ne furent en rien les fruits du hasard ».

« Les économistes du bonheur se montraient formels : les preuves étaient suffisamment solides pour que les pays puissent être comparés de façon tout a fait impartiale en fonction de leur niveau de bonheur, et les nations et les institutions pouvaient adopter ce critère en toute sérénité, en faire un « thermomètre affectif » d’une parfaite neutralité pour mesurer l’utilité économique, évaluer le progrès social et guider les politiques publiques« .

Extrait p. 64

Extrait p. 65

 » Les méthodes de mesure ne furent cependant pas adoptées sans difficultés. Pour commencer, certains auteurs contestèrent leur bien-fondé. Même l’OCDE publia une série de directives à leur sujet, soulignant à tritre de mise en garde que nombre d’entre elles « manquaient de cohérence, de cette cohérence qui s’impose lorsqu’on se lance dans des comparaisons internationales ».  D’autres auteurs firent part de leur inquiétude devant la place selon eux excessive qu’elles réservaient aux individus. De fait, pour ne prendre que cet exemple, lorsqu’un individu, après avoir répondu à un questionnaire, obtient un score de 7 sur 10 sur l’échelle du bonheur, ce résultat peut-il être considéré comme strictement équivalent au même score attribué à un autre ?  Comment affirmer catégoriquement que tel est bien le cas ? Un score de 7 atteint en Irlande peut-il être considéré comme supérieur ou  inférieur à un de 6 atteint au Cambodge et à un 8 atteint en Chine ? Dans quelles proportions une personne ayant un score de 5 est-elle plus heureuse qu’une autre en ayant un de 3 ? que signifie ici véritablement un score de 10 sur 10 ?

Autre motif de préoccupation : ce genre de méthode limite sérieusement la gamme des réponses informatives susceptibles d’être fournies. C’est là un problème considérable: non seulement les questions fermées renforcent la tendance de certains chercheurs à vouloir voir confirmés leurs propres préjugés, mais elles conduisent en outre à négliger une information tout à fait pertinente lorsqu’il s’agit de prendre des décisions politiques. Une étude récente a ainsi montré qu’en comparaison de récits de vie obtenus au moyen d’entretiens, des questionnaires invitant a s’évaluer quantitativement négligent les paramètres sociaux qui importent lorsqu’on examine sa vie (circonstances particulières, évaluations de soi négatives, sentiments mêlés… Cette étude conclut que la recherche sur le bonheur pourrait bien se révéler « un désastre majeur » si elle échouait à reconnaitre que les personnes interrogées vont mal et font mal.  En effet, ce type de mesure, à la fois quantitatif et borné, implique un risque sérieux :  celui de sous-estimer gravement de nombreux paramètres qui, pour les individus, sont essentiels ».

« Mais les préoccupation méthodologiques ne sont pas capitales. Il importe aussi de se préoccuper des usages que l’on fait de telles méthodes.  Or, on peut légitimiement se demandes si des politiques publiques prenant le bonheur comme principal critère ne sont pas de simples écrans de fumée, dissimulant les importantes déficiences structurelles de la politique et de l’économie. 

p. 65

p.71

 » Avoir recours au bonheur est, d’un point  de vue technocratique, fort commode. C’est qu’il semble fournir une sorte de vernis humanisant à la vision du monde déshumanisante de la technocratie. L’idée, ici, est que le bonheur prétendument constaté parmi les populations reflèterait des sentiments et des opinions populaires, de sorte qu’il ne serait pas nécessaire de consulter les citoyens sur ce qu’ils pensent des mesures politiques de leurs dirigeants ».

 » Il ne fait aucun doute que le bonheur est aujourd’hui une notion hautement politique. Les économistes du bonheur comme les apôtres de la psychologie positive l’admettent d’ailleurs bien volontiers. Tous reconnaissent les conséquences aussi bien politiques qu’économiques et sociales. En effet, comme l’a montré Ashley Frawley, 40 ou presque des communications signées par des chantres de la psychologie positive en appellent pour conclure à une implication forte des pouvoirs publics. Mais ce qu’ils se refusent tous à reconnaitre, c’est que des mobiles politiques et culturels sont sous-jacents à la recherche sur le bonheur comme à ses diverses traductions pratiques. Ils refusent absolument de reconnaitre qu’un programme politique et une orientation culture bien précise sous-tendent l’étude scientifique du bonheur et ses traductions politiques, économiques et sociales.  Les chercheurs concernés tentent d’échapper à tout questionnement de type culturel, historique ou idéologique en invoquant la dichotomie  science-valeur : puisque leur approche est scientifique, le portrait qu’ils donnent de l’individu heureux serait parfaitement neutre et objectif, exempt de connotations morales, éthiques et idéologiques. Une telle affirmation est pourtant douloureusement contredite par un constat évident : le bonheur tel qu’ils le présentent entretient un rapport extrêmement étroit avec les principaux postulats individualistes et les principales exigences éthiques de l’idéologie néolibérale ».

p.73

p.85

« Faut-i vraiment accepter l’idée selon laquelle  le revenu ne contribuerait en rien au bonheur ? Des revenus plus hauts, plus justes, plus stables ne contribueraient-ils pas à contrecarrer les logiques d’exclusion sociale et à soulager les très nombreuses familles qui peinent ou ne parviennent pas à joindre les deux bouts ?

La question du revenu – que les apôtres de la psychologie positive rangent dans la catégorie des « circonstances » est tout particulièrement débattue. La psychologie positive se montre ici fort catégorique : l’argent n’influerait pas significativement sur le bonheur humain (ce qui pose la question de savoir pourquoi tant de gens semblent penser le contraire)« .

Faites commerce de votre authenticité : comment nous sommes devenus des marques.

L’authenticité, exigence sociale de premier ordre et concept scientifique décisif pour définir la personne heureuse, est également devenue essentielle a une industrie du bonheur bien décidée à apprendre à ses clients comment développer leurs aptitudes psychologiques. La forme que prendront ces conseils variera selon ceux qui les dispensent. Dans le domaine universitaire, par exemple, il s’agira de concevoir des méthodes très diverses, censées aider le client à déceler en lui et à mettre en pratique des talents jusqu’alors ignorés. […] Comme les techniques d’auto-régulation et d’auto-guidance, ces méthodes centrées sur l’idée d’authenticité n’ont pas pour ambition de traiter des problèmes psychologiques profonds, des traumas ou des affects négatifs, elles offrent simplement à leurs clients des moyens simples, indolores et rapides de « partir à la découverte d’eux-mêmes ».

p. 172

p. 174i

Des chercheurs comme Lair et Sullivan ont analysé dans le détail, et de façon très critique, l’évolution et les conséquences sociales de ce phénomène. Selon eux, le personal branding n’est pas seulement une stratégie professionnelle simple et nécessaire pour s’en sortir dans une économie en plein bouleversement et un monde du travail qui, beaucoup plus individualisé, rend diffus le centre de responsabilité et se trouve en cela compétitif. Il est aussi le symptôme d’un processus dont il a déjà été beaucoup question dans ces pages, qui consiste à persuader salariés et collaborateurs qu’ils sont responsables des difficultés rencontrées par l’entreprise. C’est donc un concept fort utile pour légitimer un monde professionnel qui, beaucoup plus individualisé, rend diffus le centre de responsabilité et se trouve en cela parfaitement conforme à l’idéologie néolibérale et à son mythe de la réussite individuelle et individualiste.

Alors qu’aucune science n’est infaillible, les tenants de la psychologie positive et les scientifiques du bonheur ne se contentent pas de le décrire, ils le façonnent et le prescrivent. Que ce portrait robot de la personne heureuse dessiné par eux correspondent point par point au portrait idéal du citoyen néolibéral n’a échappé à personne, et nous avons montré les ressorts et les implications d’un tel chevauchement. […] Alors qu’aucune science  n’est infaillible, les scientifiques et spécialistes du bonheur s’expriment  souvent comme s’ils l’étaient, parlant à ne plus finir de « découvertes révolutionnaires », de « preuves irréfutables » ou encore d' »acquis incontestés ». Il est vrai que tout ce qu’ils disent n’est pas faux. Le problème est qu’ils se contentent très souvent de reformuler dans un jargon sentencieux et solennel ce qui est tout simplement – dans le meilleur des cas – du bon sens. Le problème est surtout que ces lieux communs sont accueillis avec une surprenante facilté par de nombreuses personnes très disposées à y croire, en dépit du vaste corpus scientifique qui met en garde contre elles, solides arguments à l’appui. C’est précisément cette attention d’une partie de l’opinion publique dépourvue d’esprit critique qui permet à tous ces professionnels de résister opiniâtrement aux critiques de fond dont ils sont l’objet ».

p. 233

p. 234

« Comme a pu l’écrire Terry Hagleton, il est sur que nous avons besoin d’espoir, mais nous n’avons certainement aucun besoin de l’optimisme tyranique, conformiste et presque religieux qui accompagne désormais « l’idée de bonheur ». L’espoir dont nous avons besoin se fonde sur l’analyse critique, la justice sociale et une politique qui ne soit pas paternaliste, qui ne décide pas en notre nom de ce qui est bon pour nous et qui, loin de vouloir nous épargner les difficultés de la vie, nous y prépare – non en tant qu’individus isolés mais en tant que société ».

Bon, voilà, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié cet ouvrage pour le démontage qu’il propose des motivations profondes de la psychologie positive. Et plus encore de sa collusion avec les valeurs néolibérales qui absorbent l’essence du collectif citoyen. On pourrait croire que c’est la santé mentale de l’individu qui est recherchée par la psychologie positive, là, après la lecture de cet ouvrage, on entend bien qu’il n’en n’est rien.

De plus, que deviennent toutes les connaissances réellement découvertes par les sciences cognitives, par les sciences du vivants, par les sciences sociales….. je parle d’émergence systémique, de conscience collective, de l’intelligence du vivant non humain (ref aux ouvrages récents sur l’intelligence des arbres)…. Peut-on continuer à ignorer la réalité pour répondre à l’injonction de bonheur ?

Et,  que deviennent les valeurs humaines collectives telles que la justice, l’altruisme, ou encore ce qui a fait le développement du cerveau humain, et par là même sa spécificité :  le besoin de comprendre la réalité qui nous entoure ?

Je n’ai pas souhaité déflorer la fin de cet ouvrage qui termine tout de même sur une vision positive et sur sur des valeurs humaines construisant et animant la psyché humaines depuis bien plus longtemps que l’invention de l’écriture…..

J’espère vous avoir donné envie de le lire. Bonne lecture donc ! Danielle

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