La peur, une émotion comme une autre ? (1/3)

Qu'est ce que la peur ?

La peur est une émotion naturelle, ressentie lorsque nous percevons, anticipons, ou imaginons un danger ou une menace. C’est-à-dire un risque d’atteinte à notre sécurité personnelle.

Sa fonction est d’amplifier les réactions adaptatives (fuite, combat, immobilisation) face à un danger réel. La peur a le potentiel immédiat de nous donner pour un bref moment des capacités de super héros….. ou de nous sidérer en totalité.

La peur est universelle et s’exprime et se reconnait de la même façon dans toutes les cultures. Même chez les animaux. Il n’est jamais difficile d’identifier la peur. 

Elle trouve son origine dans un danger auquel il faut faire face. Et selon son intensité, elle se décline en crainte, inquiétude, peur, terreur.

La peur est universelle et se reconnait dans toutes les cultures

Mais elle peut être aussi émotion d’anticipation et peut apparaitre dans le risque de répétition d’un danger ou d’une situation douloureuse déjà vécus.

La peur peut être surmontée. Dans bien des cas, si elle est liée à une situation passée, puis accompagnée et dépassée, la prochaine expérience sera beaucoup plus facile.

Rappelons ici, que le courage n’est pas l’absence de peur, c’est la caractéristique d’une personne qui connait sa peur et va la dépasser, la traverser, pour prendre ses responsabilités et accomplir ce qu’elle estime nécessaire (en fonction de ses valeurs propres).

Bref, le courage peut se résumer à agir malgré la présence de la peur (C’est à dire poser une action qui est différente de l’action qui aurait été posée en réaction à la peur).

Faire face à la peur ou fuir la peur : bref, qu'est-ce que le courage ?

Elle nous prépare corporellement à la solution que nous allons choisir, parmi les trois qui s’offrent à nous : la fuite, le combat, la prostration.

C’est à dire que sur le plan physiologique la peur communique avec l’ensemble de l’organisme par une production d’hormones, et le prépare à un fonctionnement maximum (voire décuplé…. tout le monde a au moins été surpris une fois par la force qu’il a ressenti et qui lui a permis de débloquer une situation difficile ou/et dangereuse).

Les sens s’aiguisent, le coeur s’accélèrent, la circulation du sang se fait plus rapide donc. Et le message se diffuse d’autant plus vite. Le système digestif et le transit intestinal se ralentissent et peuvent potentiellement évacuer leur contenu, pour permettre la mobilisation d’absolument toutes les ressources pour préserver intégrité et retrouver la sécurité.

La peur permet de faire face à quelque chose qui nous effraie, quitte a y ajouter de la rage.

Alors pourquoi la peur est problématique ?

La peur pose problème dans plusieurs cas :

– quand il est impossible d’identifier sa cause (par anticipation par exemple)

– quand elle est associée au sentiment d’impuissance,

– quand c’est la peur d’elle-même qui la provoque ( la peur d’avoir peur), – quand elle est provoqué par un danger que l’on n’est pas en mesure d’évaluer, ou devant lequel nous savons que nous n’avons pas les moyens de faire face (par exemple la mort qui est une certitude puisqu’il est impossible d’éviter de mourir en tant qu’humain. La peur de la mort peut alors devenir terrorisante pour certains, qu’elle soit conscientisée ou pas. Et là, la personne concernée peut avoir des difficultés à identifier les comportement qui en résultent).

 

D’autre part, la peur peut génèrer les « troubles » redoutés. Par exemple, ceux qui ont « le trac », c’est à dire la peur de parler en public (un peu concernée par cet aspect là, j’ai constaté combien parfois, alors que mes idées sont claires, ou que la question à poser est définie à l’instant T… Au moment de parler, tout a disparu… merci la peur :-)). C’est ainsi que le corps peut être pris de sudations, de vertiges, de maux de tête, de tremblements, de blocage de la pensée, etc… En fonction des personnes, cela s’exprimera à plus ou  moins forte intensité.

C’est de toute façon  désagréable. Cela peut même devenir épuisant.

 

Pour ma part, après avoir tourné cette question dans tous les sens, je dirais que la peur de parler en public a de multiples façettes que l’on gagne à discerner et à clarifier.

En effet, s’il est relativement facile de faire face à la peur de ne pas être à la hauteur par exemple (car il est possible d’agir en se préparant mieux :-), il est plus difficile de faire face à la  peur de ce que l’on va provoquer dans le public. Il me semble qu’il est très important de faire cette distinction car cela met en lumière l’importance d’autres paramètres, plus conjoncturels et environnementaux.

Car il peut s’agir de l’incapacité d’un public à recevoir un message, indépendamment de celui qui le porte (:-) oui, je pense clairement à nos politiques et à ceux qui les informent sur les aspects environnementaux).

 

Revenons un peu à l’aspect général….Souvent, c’est son intensité et sa durée dans le temps, sa permanence, qui peuvent être ou devenir problématiques. Et là, c’est plus du stress, voire du stress chronique. Mais souvent, si elle dure c’est que d’autres facteurs, plus « mentaux » entrent en ligne de compte….  comme le regard que l’on pose sur les choses, sur le monde, sur les émotions, sur la peur…. Et dans le pire des cas, quand on a peur d’avoir peur…. C’est tout le problème du déni.

La peur, une émotion "secondaire"

Bref, j’en étais à la peur en tant qu’émotion secondaire, c’est à dire e, ta,t qu’émotion liée aux aspects mentaux simples, c’est à dire au regard que chacun d’entre nous pose sur le monde (c’est à dire directement en lien avec nos croyances et avec nos représentations mentales ) toutes choses sommes toutes, d’une grande banalité, mais trop peu souvent conscientisées.

Je reviens très vite pour la suite …. 🙂