En entreprise, oser interroger les émotions

En entreprise, les émotions sont rarement bienvenues. Qu’elles soient disqualifiées, niées ou raillées, chacun a sa technique pour ne pas engager le dialogue avec elles.

Et le plus souvent, il s’agit de les transformer, ou pire les empêcher, afin de répondre à la norme comportementale attendue. Que celle-ci soit prescrite (dans certains métiers, la fonction consiste justement à « gérer » les  émotions de la clientèle), ou simplement pressentie. Il n’est alors pas question de laisser transparaitre ce que l’on ressent réellement.

De fait, en faisant disparaitre l’émotion on fait disparaitre le message qu’elle porte. Le risque étant alors d’entrer au fil du temps dans une dissonance émotionnelle qui pourra hypothéquer la joie de vivre à moyen terme et la santé à long terme.

Que dire alors de la Qualité de Vie au Travail et de la performance ?

Et pourtant, les managers auraient tout intérêt à questionner les émotions lorsqu’elles apparaissent.

Bien sûr, il ne s’agit pas de les « décortiquer » en entreprise. L’accompagnement d’un coach éclairé sur le sujet, sera bien plus pertinent et nourrissant.
Il s’agit simplement d’en tenir compte et faire avec.

Ainsi, prenons l’exemple concret de la peur du changement si souvent décriée. Si devant une demande de changement un collaborateur se crispe, se ferme, refuse de s’impliquer, le manager peut effectivement s’agacer et insister sur la demande rageant après cette satanée peur du changement, et illustrant lui-même la voie du « toujours plus de la même chose ».
L’aboutissement sera très certainement une crispation paralysante.

Un autre scénario sera d’interroger l’émotion de peur générant l’opposition. Qu’en est-il ? Quel est le besoin derrière la peur du changement ? Le projet  a-t-il été bien expliqué ? Les enjeux et les limites d’action et de décision des managers, sont-ils clairs pour tous le monde ? Est-ce que les règles de communication avec la nouvelle équipe ont été précisées ? Est-ce que chacun à une idée de sa  place dans la mission ? etc… etc…

Et il convient alors d’engager une communication permettant d’apporter de la clarté et du sens à ce qui est demandé.

Questionner les messages que les émotions portent au travail, offre l’occasion d’un élargissement de compréhension, ouvre les stratégies d’aménagement adaptées, et surtout représente un potentiel élevé d’agilité et de résilience pour l’entreprise.

 

Qu’en pensez-vous ?

 

Et merci à Alexandra (Lalex) Bertrand de m’avoir réconciliée avec le sketchnoting, à l’occasion de la réalisation de la plaquette pour Semaine de la Qualité de Vie au Travail 2020.

Son site : www.innovaboost.fr

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