Le charme discret de l’intestin.

Cet ouvrage est une de mes références préférées (parmi tant d’autres), car j’ai apprécié la qualité d’informations qu’elle propose et le fait que le point de vue de l’auteure est transparent dès le début de la lecture.

Il s’agit pour elle d’informer le grand public à propos d’informations connues du monde scientifiques, (et stabilisées comme on dit dans ce milieu). « Je suis parfois effarée de voir que les scientifiques échangent à huis clos des connaissances capitales – sans que le grand public en soit informé ».

« Remportant le premier prix des Nuits des sciences allemandes en 2012, l’intervention de Giulia Enders a connu un immense succès sur le Net. La jeune étudiante en médecine rédige alors à la demande d’un agent littéraire Le Charme Discret de l’Intestin, livre traduit dans une quarantaine de langues et qui rencontre en France un public enthousiaste. Lauréate de plusieurs prix, elle a maintenant achevé ses études et exerce à l’hôpital dans sa spécialité : la gastroentérologie« .

J'ai aimé :

J’ai aimé le ton franc et sans concession avec lequel cet ouvrage est orchestré. Citant des sources scientifiques nombreuses, Giulia Enders nous informe de façon rigoureuse et accessible, que l’influence de l’intestin sur la santé et le bien-être, est l’un des domaines de recherche qui marque le plus notre époque. Une très belle et agréable vulgarisation.

Mais au delà des nombreuses qualités de cet ouvrage détendu, celle que je trouve la plus précieuse pour notre époque aseptisée, et la façon dont l’auteure parle librement, simplement et avec humour des fonctions digestives et d’évacuation de notre corps. Essentielles, naturelles, mais qui gênent tant et tant de personnes dans l’ intimité et la solitude de leurs toilettes. Au point que se retourner sur leur propre production corporelle, afin de recueillir des informations pourtant capitales, leur semble impensable. Avec cet ouvrage, on comprend pourquoi cela est si important de se détendre avec ce tabou d’un autre temps, et d’apprendre enfin a accepter notre corps, et le fonctionnement qui va avec, dans son entièreté.

Et plus encore...

Le corps, un instrument de conversion de la nourriture en énergie

« Nous autres humains, nous désintégrons la pomme et la brûlons jusqu’à atteindre le niveau moléculaire. Et cette énergie ainsi libérée, nous l’utilisons pour vivre. Tous les organes formés à partir du tube digestif sont en mesure de fournir du combustible à nos cellules ».

 À chaque inspiration, nos poumons eux-mêmes ne font rien d’autre que d’ingérer des molécules. “Prendre une bouffée d’air” revient donc à prendre une bouchée d’air, à avaler de la nourriture sous forme gazeuse. Une partie non négligeable de notre poids est induite par les atomes inspirés – et non par le saucisson-beurre. D’ailleurs, les plantes tirent la plus grande part de leur poids non pas de la terre, mais de l’air ! »

Une bouchée d'air

L'alimentation modifie l'intensité ressentie de la douleur ressentie

On apprend aussi que  : Les graisses animales que l’on trouve dans la viande, le lait ou les œufs contiennent bien plus d’acide arachidonique que les huiles végétales. Or, l’acide arachidonique sert de base à notre corps pour produire des messagers chimiques médiateurs de la douleur. Des huiles végétales telles que l’huile de colza, de lin ou de chanvre contiennent quant à elles plus d’acides alpha-linoléniques aux propriétés anti-inflammatoires. Même chose pour l’huile d’olive, qui contient une substance dont l’effet est similaire : l’oléo-canthal. Ces graisses agissent comme l’ibuprofène ou l’aspirine, mais à une échelle bien moindre. 

De là, il va sans dire que pour lutter contre la douleur, il suffit parfois de veiller à consommer plus de graisses végétales qu’animales 🙂

 « ‘l’intestin grêle : mais pourquoi faut-il qu’il soit si long ? Au total la surface dédiée à la digestion est 100 fois plus grande que celle de notre épiderme. Cela peut paraitre démesuré. […] mais c’est justement sur cette disproportion que s’appuie les processus en oeuvre dans nos bedaines : nous nous grandissons pour réduire en petits morceaux tout ce qui vient de l’extérieur – jusqu’à ce que les fragments soient assez infimes pour être assimilés et devenir une part de nous-mêmes ».

L'incroyable intestin grêle : un outil d'intégration

Ejecter les toxines et déchets

On apprend par cette lecture tout un tas de choses des plus passionnantes, mais aussi dès plus triviales. De celles que l’on tait, dont on ne parle qu’en rougissant à son médecin. Mais pourtant au quotidien  évacuer les toxines de notre corps est bien une fonction fondamentale que l’auteur dédramatise totalement avec son cahier de scatologie, qui nous apprend que les selles d’un corps en bonne santé sont : 

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Pour les curieuses et curieux qui ont envie d’aller un peu plus loin, ci-dessous, la 4ème de couverture, la table des matières et un lien permettant d’en lire quelques extraits. Parfois, c’est suffisant pour comprendre, mais le plus souvent cela invite à acheter ou a emprunter l’ouvrage pour en savoir plus. Car rappelons que lire n’est pas une question de budget ! Cet ouvrage peut se trouver dans la plupart des bibliothèques municipales tant son succès a été grand.

4ème de Couverture :

« Surpoids, dépression,, diabète, maladie de peau…. Et si tout se jouait dans l’intestin ? Au fil des pages de son brillant ouvrage, Giulia Enders, jeune médecin allemande, plaide avec humour pour cet organe qu’on a tendance à négliger, voire à maltraiter. Après une visite guidée de notre système digestif, elle présente, toujours de façon claire et captivante, les résultats des toutes dernières recherches sur le rôle du « deuxième cerveau » pour notre bien-être. C’est avec des arguments scientifiques qu’elle nous invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments, et appliquer quelques règles très concrètes en faveur d’une digestion réussie.

Dans cette nouvelle édition augmentée, l’auteur fait état des recherches récemment publiées, notamment celles qui précisent l’influence du microbiote sur notre bonne ou mauvaise humeur. Elle recommande également la fermentation de certains légumes : encore une chose dont notre microbiote raffole« .

CONTENU :

1 : Le charme discret de l’intestin.

  • L’art du bien chier en quelques leçons – et pourquoi le sujet a son importance.
  • Ouvrez la bouche et dites « aaaah ».
  • Visite guidée du tube digestif.
  • Les particules alimentaires.
  • Allergies, sensibilités et intolérances.
  • Le carnet scatologique

2 : Le cerveau d’en bas.

  • Le grand voyage de la nourriture : les yeux, le nez, la bouche, le pharynx, l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle, le gros intestin.
  • Ça vous laisse un gout amer
  • A vomir !
  • Quand ça coince
  • La tête et le ventre

3 : La planète microbienne

  • L’homme et ses sous-locataires
  • Le système immunitaire et les bactéries
  • A l’aube de la flore intestinale
  • Le petit peuple
  • Le rôle de la flore intestinale
  • Dans le rôle du méchant : les mauvaises bactéries et les parasites
  • De la propreté et des bonnes bactéries

Mise à jour (2017)

 

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Voilà, j’espère que cela vous aura mis l’eau à la bouche et que vous irez rapidement vous le procurer. C’est un ouvrage qu’il faut avoir lu au moins une fois, pour prendre la mesure de l’importance de cette activité que nous répétons des dizaines et des dizaines de fois chaque jour, le plus souvent de façon totalement inconsciente : porter un morceau de « quelque chose » à notre bouche afin de l’in-corp-porer !

Est-il nécessaire de rappeler ici que nous sommes réellement ce que nous mangeons ? 🙂 

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