Méditations olfactives 1/3

En préalable, quelques mots sur la méditation bouddhiste

Il y a certainement un nombre infini de méditations possibles. En effet, méditer chez les bouddhistes veut dire plusieurs choses, en fonction de l’intention que l’on y met. Par exemple, les pratiques préliminaires ont pour objet de préparer les méditants à maitriser (et pas à contrôler) leurs mouvements intérieurs. C’est-à-dire que l’on entraine son esprit à suivre un objet d’observation extérieur ou intérieur. Ou extérieur mais chargé d’une intention telle que acquérir la qualité particulière possédée par la divinité qui devient le support de méditation. Ou encore dans le cas de la méditation discernante, il s’agit d’approfondir et de clarifier un concept clé. Evidemment, celle-ci demande d’avoir réussi précedemment à apaiser son esprit afin qu’il puisse rester de longues heures sur le même objet conceptuel.

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Je citerais ici, pour le simple plaisir de le faire, Alexandra David-Néel : « L’enseignement supérieur comprend les méditations sur cela qui dans l’esprit reste immobile et sur cela qui est en mouvement »

 «  Cette méditation est dénommée : « la méditation discernante de l’ermite ». Elle ne doit pas être confondue avec « la méditation discernante du savant », parce que ce dernier examine les choses extérieurement ».

Intérieur ou extérieur, ermite ou savant ?

Poser son attention ...

Dans tous les cas, pour les non savants que nous sommes, il s’agit d’apprendre à poser son attention sur un point particulier, choisi volontairement et en amont de la méditation. La difficulté potentielle s’exprime dans le fait de réussir à garder son attention stable. C’est-à-dire d’acquérir la capacité à ne pas se laisser déconcentrer par des perturbations indépendantes de l’objet que l’on observe, telles que des perturbations extérieures (téléphone, bruits de circulation, d’animaux, etc.), mais aussi des perturbations intérieures (sensations corporelles, flux de pensée, émotions).

C’est ce dernier aspect qui est si difficile à comprendre pour un esprit occidental qui s’identifie généralement avec l’ensemble de son contenu mental. Et c’est là, que la méditation, indépendamment de son cadre bouddhiste, peut réellement être une voie d’apaisement intérieur et de connaissance de soi pour tout individu.

D’ailleurs, différentes voies de méditations de pleine conscience sont à l’œuvre un peu partout en France, jusque dans les hôpitaux. En témoigne l’action de Christophe André à Sainte-Anne.
Et c’est une bonne chose, car notre scolarité, qui exige pourtant des enfants concentrés et silencieux, ne leur donne pas les clés leur permettant d’acquérir la maîtrise de son esprit (et non le contrôle), la connaissance de soi, et ce fin et goûteux discernement intérieur. Et c’est bien dommage si l’on en juge par la simplicité des exercices méditatifs permettant de se reconnecter à soi, à son monde intérieur, et à ce que cela pourrait permettre d’apaiser chez des enfants plongés dans un environnement virtuel toujours plus stimulant et déconnecté de leur réalité.

Méditation laique

Apprendre auprès d'un pratiquant expérimenté afin de se laisser guider facilite l'apprentissage

La méditation, prise en tant que pratique simple, peut donc être apprise et intégrée dans le cadre d’une pratique religieuse, ou spirituelle, mais elle n’a pas besoin de ce cadre pour pouvoir être mise en œuvre dans la vie de tout les jours. Toutefois, il vaut mieux être guidé par une personne qui connait et pratique elle-même ce genre d’exercice. Ou qui a été formée pour encadrer ce type d’activité.

Pour quelles raisons ?  Simplement car la pratique de la méditation peut confronter chacun à certains aspects de soi, des émotions, des souvenirs, des pensées, qui peuvent surprendre ou parfois bouleverser… et si on ne pratique pas de façon usuelle, il est conseillé d’être en présence de quelqu’un qui saura accueillir en toute sécurité, tout ce qui peut émerger dans cet espace dédié.

Mais, ces quelques mots étant posés, la pratique de la méditation offre de très belles expériences et  ne pose pas normalement de difficulté particulière même au débutant, si ce n’est de constater sa propre difficulté à maintenir constante sa concentration sur l’objet que l’on a choisi pour cela. Que celui-ci soit la respiration pulmonaire, le flux d’air dans les narines, une bougie, les sensations corporelles, une odeur, un son, un concept, une qualité particulière, etc….

Apprendre à maintenir son attention stable.

La méditation à l'aide des sens

Je pratique et accompagne les méditations sensorielles en fonction des besoins ou/et des ateliers : l’ouie, le goût, le toucher, la vue, l’odorat, la proprioception et les sensations subtiles.

Dans cet article, j’avais choisi de vous parler de la méditation olfactive que j’utilise pour cheminer vers soi en suivant la danse subtile des molécules végétales. Car la méditation olfactive est un temps de suspension durant lequel notre attention et notre conscience, au lieu d’être dirigée de façon habituelle vers l’extérieur, vers le passé ou l’avenir, est dirigée vers l’intérieur, vers cet endroit où les molécules odorantes flottantes entrent en contact avec notre bulbe olfactif. Ce qui est presque le prolongement direct des neurones de notre système nerveux central. En cela, la méditation olfactive ouvre grand le champ des possibles de l’instant. Et finalement, il me reste tout a dire à ce sujet… a moins que je vous propose simplement d’expérimenter en mettant la méditation en ligne.

(a suivre)

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